EGLISES FORTIFIEES
DE THIERACHE

 UN PEU D'HISTOIRES
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Monsieur l'instituteur de PARFONDEVAL:
Autrefois en Thiérache, les dimanches et jours de fête, il était d’usage que l’eau bénite fût portée dans chaque maison. Celui qui en était chargé recevait un tribut qui consistait ordinairement en un morceau de pain plus ou moins gros suivant le degré d’aisance ou l’esprit de charité des personnes et qui, à Paques par exemple, était remplacé par des œufs ou, aux jours gras, par un gros morceau de lard…
 
Quoique cet usage soit tombé à peu près partout en désuétude, à Parfondeval il est précieusement conservé et c’est l’instituteur qui est chargé de répondre aux fonctions de porteur d’eau bénite. Cette prérogative était intéressante car la recette hebdomadaire qu’il en retirait formait un des éléments de son traitement. De plus, en ces temps ancestraux, il ne perdait rien de sa dignité tant nos aïeux étaient bons et simples...

  Mais p
eu à peu les mœurs se sont modifiées et par suite : les idées. Vint le temps où le pauvre maître d’école aurait rougi d’aller tendre la main. Toutefois, comme il tenait droit d’eau bénite (et que le revenu attaché n’était pas à dédaigner ), il vint à en sacrifier une partie et à le faire exploiter d'abord par des fermiers puis, arrivant un temps où son salaire fut plus confortable, il concéda gratuitement l’eau bénite à des habitants aux revenus modestes...

Voilà pourquoi, l’instituteur de Parfondeval a charge de désigner les porteurs d’eau bénite et nul ne voudrait le faire à sa place, car aux yeux des autorités et des habitants, cela reste un droit inhérent à sa fonction. 
(D'après : La Thiérache : recueil de documents).

Le petit code d'AGNICOURT : Le village d'Agnicourt appartenait autrefois au châpitre de la cathédrale de Laon qui, sans affranchir les habitants de la servitude, adoucit beaucoup leur condition sociale en les dotant dès 1167 d’une sorte de petit code où étaient définies leurs charges et leurs obligations...

Cette charte proclamait par exemple que le propriétaire d’une maison devait acquitter au châpitre une redevance annuelle tout à fait modeste de deux chapons et un jallois d’avoine. Plus curieux est cette autre disposition...

Si une femme en frappait une autre ou l’injuriait, elle devait payer une amende de 5 sous ou faire le tour de l’église, à la vue du peuple, en portant deux pierres destinées à l'entretien de l'édifice.
(D'après : Dictionnaire historique du département de l'Aisne).

La mine d'or de GRANDRIEUX : On rapporte qu’il fut découvert en 1715 ou 1716 sur le territoire de cette commune une mine d’or qui fut immédiatement cachée par  crainte de pillages. Certains ont alors prétendu que cet or n'était en vérité que du fer sulfuré des sables dont la couleur jaune chatoyante a quelque ressemblance avec l’or... Qui croire ?

Les lève-tôt de CHAOURSE : « On vous attendra comme les vaches de Chaourse attendent celles de Montcornet. » Ce qui équivaut à dire en langage familier : « On commencera à dîner sans vous, on vous prendra quand vous arriverez ». Ce dicton vient de ce que Chaourse et Montcornet avaient leurs pâturages en commun et que sans doute le village avait des habitudes plus matinales que le bourg.
(La Thiérache : dictons - E. Piette)


L'icare de ROZOY SUR SERRE : Au 17e siècle, la bonne ville de Rozoy a été le témoin d’une des plus anciennes tentatives que l’on ait faites pour s’élever dans les airs. Un nommé Oger, chanoine de la collégiale Saint-Laurent de Rozoy, voulut essayer des ailes qu’il s’était fabriqué pour voler...
 
... L'intrépide ne trouva rien de mieux que de s’élancer du haut du donjon du château muni de son appareil, mais, Grand Dieu, l’un des ressorts s’étant cassé, le téméraire fit une chute de 200 pieds et boum, atterrit dans la vasouille encrapautée d'un fossé du château ! Maugréant, il repartit avec quelques contusions réviser ses cours sur la résistance des matériaux !
(D'après : Histoire écclésiastique du diocèse de Laon par N. Le Long)

On n'est jamais aussi bien servi que par soi-même !
 « Les habitants de l'Aisne sont en général laborieux et économes. Ils ont l'esprit droit, le caractère doux et bon, certes un peu de vivacité et de susceptibilité, mais beaucoup de franchise et de loyauté; de l'imagination, de la finesse et des dispositions naturelles pour les arts, les sciences et les lettres... Ils ont fait preuve d'aptitude au métier des armes et leur pays a produit des officiers distingués, des soldats patients dans la fatigue et braves dans les dangers, non moins que profondément soumis à la discipline ... »
(L'Aisne et ses habitants à travers les siècles - rapporté par A.Girard - R.Boitte)

 
 



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